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Simon Kroug

Côtes-de-Montbenon 1
1003 Lausanne

+41 78 633 81 07

   
1977Naissance le 10 juillet à Genève, d'un père genevois et d'une mère française.
Marié en 2004 et père de 3 enfants
1997Collège Voltaire, Genève, Maturité artistique arts visuels / anglais, reçue avec mention
2001Ecal, Lausanne, Diplôme HEA en arts visuels
2002Séminaire de l'enseignement pédagogique, Brevet d'Aptitude à l'enseignement secondaire, Arts Visuels au sec. I et II
PROPOS | SIMON KROUG • 02-2016

Entre 2012 et 2015, j’ai surtout questionné mon besoin d'espace et de nature. Mal à l’aise avec ma condition d'urbain et la surconsommation globale qui m'entoure, j’ai tenté de reconsidérer ma place au sein de la nature, pour retrouver ce lien distendu avec les grands espaces, revenir à l’essentiel, éprouver les éléments, et me mettre en quête d’une certaine frugalité. En ont résulté des petits formats au caractère intime et introspectif, gravures sur bois ou sur linoléum, une série intitulée Canopée.

En travaillant aujourd’hui dans un espace deux fois plus grand et plus haut de plafond, j’ai approfondi cette envie d'espace, de mouvement, d'environnement naturel. J'explore dorénavant la gravure dans un format tel que l'impression doit se faire à la main. Mon rapport à la matière est plus physique, la gestuelle d'un coup de pinceau devient plus importante.

Comme point de départ, j'utilise la photographie mais ces représentations bi-dimensionnelles de la réalité ne me suffisent pas. Mettre en relation la photographie, processus instantané de capture de la lumière, à celui très lent et complexe de la production d'une estampe soulève de nombreuses questions quant à la nature de l'image que je travaille.

Lorsque je n'utilise pas mes propres photographies, je recherche des images sur les réseaux sociaux et internet. En contradiction totale avec ce qu'ils expriment (la contemplation, la lenteur, la pause) ces instantanés sont en circulation ultra-rapide. Ce ralentissement profond que l’on ressent physiquement dans la nature est le sentiment que je cherche dans les clichés que je choisis comme base de travail. M'approprier ces images, c'est vivre ces paysages qui me sont à cet instant inaccessibles, les fantasmer, en donner ma lecture subjective.

Les gouges japonaises traditionnelles que j'utilise, comme les encres que je fabrique ou les papiers en fibre naturelle sont autant de résonnances avec mon projet. Le maniement d'un bel outil lui-même façonné à la main est un plaisir. Graver les milliers de petites surfaces in(ter)dépendantes qui constituent la lumière du tout, pour épargner le plein, me fascine. En imprimant la matrice à la main, je joue avec le hasard, j'induis des nuances plus ou moins maîtrisables sur les surfaces épargnées. Souvent, je rehausse au pinceau d'une couleur particulière pour ajouter une fréquence de vibrations supplémentaires.

Parfois survient un personnage, généralement seul, en prise avec lui-même… un peu moi en quelque sorte! Je revendique la contemplation comme attitude fondamentale de l'existence. Et avec elle, l'usage d'un temps long, qui permet de se débarrasser du superficiel.

La solitude dans mon travail, comme celle de mes personnages, est souhaitée et assumée. Me centrer sur mes perceptions. Pendant la longue phase de gravure de la matrice, baigné souvent par une musique choisie, mon esprit vagabonde dans l'image surgissante, la rêve et la façonne sans que je puisse davantage expliquer pourquoi et comment. Au-delà de la succession des étapes techniques qui jalonnent la réalisation de mon travail, j'essaie de laisser la juste place à mon intuition.
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