Epitaphe
Frères humains qui après sous vivez,
N’ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, se pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plutôt de vous mercis. -
Vous nous voyez ci attachés cinq, six;
Quand de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est pièça dévorée et pourrie; A
Et nous les os devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s’en rie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre
Se vous clamons frères, pas n’en devez
Avoir dédain. Quoique fûmes ocis
Par justice, toutefois vous savez
Que tous hommes n’ont pas bon sens rassis.
Excusez nous, puisque sommes transis,
Envers le Fils de la Vierge Marie.
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l’infernale foudre.
Nous sommes morts; âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre
Pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil dessèchés et noircis,
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesse nous charrie,
Plus becquetés d’oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre
Prince Jésus, qui sur tous seigneurie,
Garde qu’enfer n’ait de nous la maîtrie,
A lui n’ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n’a point de moquerie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre.
François Villon, eigentlich Montcorbier, wurde 1431 in Paris geboren. Er stammte aus ärmlichen Verhältnissen; über seinen Vater ist nichts bekannt. Die Mutter gab das Kind in die Obhut des Kaplans Guilleaume de Villon, dessen Namen der Junge nun annahm. Er erhielt eine gute Erziehung und studierte an der Pariser Universität, Wo er 1452 den Magistergrad erwarb. Villons Vaganten- und Gaunerleben brachte ihn wegen Diebstahl und Raufereien mehrfach ins Gefängnis. I463 entging er nur durch Begnadigung dem Galgen. Er wurde aus Paris ausgewiesen, trieb sich in den Provinzen umher und dichtete für Fürsten und Grafen, aber auch für Räuber und Huren seine unvergänglichen Lieder und Balladen. Villons Spur verliert sich in den letzten Lebensjahren. Wahrscheinlich ist er 1465 gestorben.
Robert Wyss schnitt die «Kleine Ballade vom armen François V.» für diese Zeitung. Er wurde 1925 in Luzern geboren und ist dort aufgewachsen.
siehe auch: | Robert Wyss |
Xylon 43 Robert Wyss |