L’Eté. femmes se baignant dans piscine de briques. en plein air.
Ce matin d’été au réveil, il fait très chaud.
Un chant de sirènes flotte encore dans la chambre puis se tait.
Je m’accroche aux images. J’essaie de me souvenir juste encore quelques instants.
Le lieu est curieux. Il se trouve au bord de l’eau. Il me semble reconnaître le Léman.
Des femmes vêtues de blanc se déshabillent. Aucun regard croisé, elles existent seules.
Une impression d’un autre temps, d’un temps mêlé.
La lumière est d’or et a l’éclat d’une icône byzantine.
Les corps contorsionnés avancent, chacun à leurs rythmes, lentement vers le reflet.
Aucun sens, et pourtant c’est évident. Les références reviennent : vision allégorique, religieuse, dantesque et grecque.
L’ambiguïté est latente et malgré tout, c’est beau, ce calme antique.
Le tableau est en train de disparaître, englouti par le jour.
Quatre couleurs assombries empruntent à Munch l’étrangeté des eaux sournoises,
trop tranquilles, comme juste avant le drame.
Le chant s’est arrêté et avant l’amnésie, une dernière apparition morcelée :
l’herbe, l’eau fraîche, la chaleur et enfin, comme ultime empreinte, un curieux mur de briques.
D’après le tableau de Vallotton Le bain au soir d’été, 1892-93.
Stéphanie Serra