couverture
«Nausicaa (Ausschnitt)»
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«Eumée, 16 et Pénélope, 18»
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«Les Lotophages, 5 et Hadès, 6»
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«Les Sirènes, 11»
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«Le Cyclope, 12»

Pourquoi Sylvie intitule-t-elle son travail «Ulysse»?

Parce qu’après avoir lu le fameux «Ulysse» de l’Irlandais Joyce qui, l’écrivant, a transformé le voyage initiatique d’Homère en une immense «recréation du monde, le délivrant de ce poids qu’est la vieille notion du Temps», Sylvie a été fascinée par les métamorphoses du temps et de la mémoire. Le temps et la mémoire dont on espère toujours, dit-elle, qu’ils vous permettent de «créer des oeuvres plus affirmées et plus simples». Usant de tous les artifices techniques littéraires, le génie artistique de Joyce a confectionné une histoire d’un jour, (le jeudi 16 août 1904, date de son mariage), en «mettant tout un monde dans une coquille de noix» («All space in a nutshell»). Dans un seul lieu, la ville de Dublin, le monologue intérieur du poète est devenu le puits infini de la production du présent dans le passé. Sylvie aime la «spontanéité» de la gravure sur bois; la puissance de l’oeuvre littéraire de Joyce a résonné dans son esprit en images, en gestes qui se sont retrouvés gravés sur la planche. Elle a inventé une structure tournante de 18 gravures, qui se lit dans le sens des aiguilles d’une montre, chaque gravure portant l’empreinte de la précédente en tant que signe de mémoire, la dernière rejoignant la première. La planche principale est imprimée avec de l’encre foncée, noire ou grise; toutes les planches sont imprimées en deux couleurs selon le shéma Linati.
Ainsi, par la main de l’artiste-graveuse, le formidable rythme initiatique d’Ulysse a trouvé son souffle en 18 espaces-temps divisés eux-mêmes en trois séquences intitulées: «Télémachie», «Odyssée» et «Nostos». Parodiant savamment l’Odyssée, Joyce avait associé les Lotophages aux églises de Dublin, Hadès à ses cimetierres, les Cyclopes à ses tavernes, Nausicaa à ses plages...
Inspirée par ces thèmes et ces mots si connus de la littérature homérique dont Joyce a tiré sa propre «cathédrale de prose», Sylvie a gravé son art dans les cycles mystérieux du temps.
Pour cette édition du numéro 106 de Xylon, Sylvie Aubry a utilisé 6 des 18 planches de la série «Ulysse».


Sylvie Aubry Ulysses

5 Blätter aus einer 18teiligen Holzschnittfolge.

In einem grossartigen Monolog unter Einsatz aller literarischen Mittel beschreibt James Joyce (1882, Dublin–1941, Zürich) in völlig neuer Romanform den 19stündigen Ablauf eines einzigen Tages, Donnerstag, 16. August 1904, an einem einzigen Ort: Dublin.
Unter dem starken Eindruck des Romans schuf Sylvie Aubry die 18teilige Holzschnittfolge «Ulysee» in drei Sequenzen: «Télémachie», «Odysee» und «Nostos».
Jeder dieser Holzschnitte trägt in sich Spuren des jeweils vorangegangenen Blattes, so dass – im Uhrzeigersinn angeordnet – das letzte Blatt sich dem ersten mitteilt.
Die Hauptplatte dieser 2farbigen Serie ist immer schwarz gedruckt.
Mit grosser Spontanität und kraftvoller Bildsprache reagiert Sylvie Aubry auf das bedeutende literarische Werk.
Die fünf in diesem Heft gezeigten Holzschnitte auf dem Umschlag und auf den vier Doppelseiten tragen die folgenden Titel:
Umschlag: Nausicaa
Blatt 1: Eumée et Pénélope
Blatt 2: Les Lotophages et Hadès
Blatt 3: Les Sirènes
Blatt 4: Le cyclope

 

Pascale Stocker

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